Lévis (Chaudière-Appalaches) Chemin faisant, je fais une dernière halte à l'usine d'épuration de Lévis (à quelques kilomètres à l'est des ponts). Il y a là un vaste stationnement et un long quai. J'observe d'abord trois Grands Harles mâles, quelques Garrots à œil d'or, puis mon attention est attirée par ce qui me semble être un Goéland plus pâle que les autres. Je mets les jumelles dessus, puis le téléscope. L'oiseau est à environ 500 pieds de la rive. Il semble avoir la taille d'un Goéland à bec cerclé, mais a l'allure d'une mouette. La description que j'en ai prise indique : "allure d'une mouette, mais plus grosse, bec entièrement noir, assez fort, tête blanche, mais avec un "patron" gris pâle diffus, dos gris pâle (plus foncé que la tête), poitrine presque blanche (très légèrement grisée). La queue est noire, sans tâches blanches, mais il y a une plage brune entre le noir de la queue et le dos gris". Je crois apercevoir la voiture de mes compagnons qui arrive et je me mets en leur direction, pour les alerter, pour m'apercevoir que ce ne sont pas eux. Je cherche l'oiseau, mais il s'est envolé. J'appelle mes compagnons mais ils ont déjà traversé à Québec. De retour à la maison, je consulte plus à fond mon Sibley (Guide Sibley des oiseaux de l'est de l'Amérique du nord) et confirme mon intuition. Voir la page 178. L'oiseau est à "moitié chemin" entre l'individu de premier hiver et l'adulte internuptial (sept. mars). Le bec n'a pas encore de rouge au bout, la calotte est plus pâle que le "1er hiver", la plage de brun moins étendue vers le haut du dos, la poitrine est plus pâle, la queue n'a pas de tâches blanches, ou je ne les ai pas décelées. Je n'ai pas vu les pattes, ni le "pattern" du dessous des ailes. Jusqu'à preuve d'erreur, je coche une Mouette atricille (Larus atricilla). La dernière que j'avais vue, c'était à Godbout, sur la plage, en août 2008, et elle m'était restée dans la tête. Il y a des journées où on se sent béni. Ça compense pour les autres...
Jean Laporte