ATTENTION, PROPRIÉTÉ PRIVÉE! Vieux-Limoilou à Québec (Capitale-Nationale) Cour arrière du 749, 5e Rue, dans le Vieux-Limoilou à Québec. On n'accède à cette cour qu'en passant par le logement du rez-de-chaussée. En sortant sur ma galerie du 3e étage pour regarder une bande de moineaux fébriles qui piaillaient dans les arbres des trois cours attenantes sur lesquelles j'ai une vue en plongée (pruniers, érable à giguère, maronnier, érable argenté, jeune orme et broussailles), j'ai aperçu une petite tête complètement jaune qui m'a tout de suite semblé être celle d'une paruline, "surprenamment" jaune pour ce temps-ci de l'année, me suis-je dit. J'ai couru chercher mes jumelles pour m'apercevoir, en revenant, que tous les moineaux avaient disparu et qu'il ne restait plus que cette paruline, en train de secouer un petit ver ou une chenille quelconque. L'oiseau était alors perché sur la clôture de bois séparant la propriété de la 5e Rue (où j'habite) de celle de la 6e Rue. Puis il s'est déplacé dans une branche d'un des deux pruniers, plus haut que la clôture et donc plus près de moi (une douzaine de mètres). Là, j'ai pu l'observer à souhait, dans des conditions idéales: bon éclairage (il était environ 15 h), aucune branche pour le cacher et vue en surplomb, puisque j'étais légèrement au-dessus de lui. J'ai tout de suite constaté qu'il s'agissait d'une paruline,souvent vue en feuilletant mes guides, mais jamais observée sur le terrain, me semblait-il. Comme je le fais quand je ne suis pas sûr de l'identification d'un oiseau, j'ai énuméré à voix haute les caractéristiques que j'apercevais, pour ne pas les oublier: tête complètement jaune, bec gris foncé-noir, plus long que d'habitude pour une paruline, petites billes noires très luisantes en guise d'yeux, queue et ailes gris-bleu sans barres alaires, et teinte verdâtre au bas du cou et au début du dos. Je suis ensuite allé chercher mes deux guides les plus proches (Peterson et National Geographic)et quand je suis revenu sur la galerie, l'oiseau n'avait pas bougé (il regardait en l'air comme quelqu'un qui veut se faire bronzer le cou). Aucun doute possible, il ne pouvait s'agir que d'une Paruline orangée mâle, apparemment dans son plus beau plumage d'été. Seule petite différence d'avec les guides, la frontière entre le jaune de la tête et le verdâtre du dos n'était pas nette comme dans les livres (ne coupait pas carré). Autre petit détail, me semblait-il, les fines lignes blanches sur le bout des primaires m'apparaissaient un peu plus nettes que dans les guides. Comme j'étais au-dessus de l'oiseau, je n'ai pas bien vu son ventre et ses pattes. Au bout d'une dizaine de minutes, la paruline s'est déplacée dans la cour de la 6e Rue et je l'ai perdue entre les branches. Je ne l'ai pas revue plus tard dans l'après-midi, ni ce matin, ni cet après-midi. Malheureusement, comme mon appareil photo est chez ma blonde (ainsi que mon Paquin d'ailleurs), je n'ai pu enregistrer ce moment magique que dans ma tête.
Serge Beaucher